La pêche au maquereau

Étant des habitués de la Gaspésie depuis la fin des années 70, l'automne 2006 devait nous réserver une nouvelle découverte.

Amateurs de pêche , mon épouse et moi partons chaque année début juin et septembre pour quelques semaines de pêche à salmo salar. L'été 2006 ayant connu des températures torrides et presque sans précipitations sur la la Baie des Chaleurs, c'est avec une quasi-stupeur que nous constatons le bas niveau d'eau de la rivière Bonaventure à notre arrivée en septembre.

Ces conditions n'incitent vraiment pas à la pêche, certes il y a bien une vingtaine de saumons en aval du pont de la Fosse Green mais les décider à prendre la mouche n'est pas un jeu des plus faciles.

Des amis nous font part que, plus tôt dans l'été, ils ont découvert la pêche au maquereau et de la façon dont Claude nous raconte sa soirée folle en embarcation avec Martin et son fils façe au quai de New-Richmond ne peut que nous inciter à nous lancer dans l'aventure. Puisque les saumons ne collaborent pas, c'est avec enthousiasme que nous nous rabattons sur cette autre activité.

Le maquereau se pêche en embarcation ou à partir d'un quai avec comme équipement de pêche, une canne à lancer léger muni de monofilament 12 ou 14 livres test au bout duquel on fixe un poisson plombé d'environ deux onces surmonté de trois ou quatre mouches de style Mickey Finn ou autre ( en fait, le maquereau n'est vraiment pas sélectif et un bout de laine de couleur attaché à l'hameçon ferait tout aussi bien l'affaire).

Vraiment rien de bien compliqué que cette pêche, on lance au large à partir du quai en ramenant par saccades, le truc est de laisser descendre les leurres et de les faire remonter assez vigoureusement en espérant qu'un maquereau ou idéalement deux ou trois ou quatre prennent la mouche en même temps et là, c'est du plaisir garanti, avec plusieurs poissons bien accrochés, c'est un scéance de rodéo qui débute, l'énergie et la vigueur dont fait montre ce beau poisson aux reflets qui vont du rose au vert au bleu sont tout simplement hallucinantes. C'est une pêche des plus excitantes et je dirais même idéale pour celui qui a un enfant et veut lui donner le goût à la pêche. En une soirée où les poissons veulent collaborer et se tiennent groupés, certains pêcheurs feront une quantité impressionnante de captures et auront de quoi entretenir les conversations sur le quai pour la semaine suivante.
Poisson à la chair délicieuse avec un goût s'approchant de celui de la truite mouchetée, le maquereau demeure toutefois négligé des gastronomes. Après deux ou trois repas de maquereaux apprêtés de façons différentes, la combinaison gagnante selon moi fut de les enrober de chapelure italienne et de les faire cuire dans l'huile d'olive ou de pépins de raisins, servi avec quelques gouttes de citron, c'est un régal.

Dorénavant, nos cannes à lancer léger nous suivront en septembre même si cette période est moins productive que les mois de juillet et août.