lundi 8 octobre 2007

Gaspésie automne 2007


Contrairement à notre voyage de juin où salmo salar s'était fait on ne peut plus discret, nos journées de pêche de septembre sur la rivière Bonaventure furent somme toute assez actives. Durant nos huit jours de pêche, Jo et moi avons eu la chance de gracier 3 grands saumons, 6 castillons en plus d'en perdre 3 autres.




Durant notre séjour, il y avait souvent des perches de secteurs contingentés à vendre à la Zec et nous aurions presque pu pêcher tous les jours dans ces secteurs. Pour la première fois, le nombre de saumons comptés en fin de saison se chiffrait sous la barre du millier d'individus, 829 si ma mémoire est bonne. Cette baisse y était certainement pour quelque chose dans la baisse de fréquentation.



Je me dois ici de lancer un message à mes amis québécois qui se sont rués sur des rivières ou la montaison était plus généreuse. Ainsi, ce n'est pas parce que les saumons sont moins nombreux dans la rivière que la pêche y sera moins bonne. À chaque fois que j'ai consulté la liste des réservations de pêche à la Zec, j'étais surpris de constater que sur une trentaine de pêcheurs, nous n'étions souvent que quelques québécois.






C'est peut-être l'année où Jo et moi avons consacré le moins d'heures à la pêche (ceux qui nous connaissent savent qu'on ne s'y éreinte habituellement pas) et où nous avons eu les meilleurs résultats. Le fait que plusieurs aient annulé leurs journées y est certainement pour quelque chose. Morale de l'histoire, mieux vaut pêcher dans un endroit où la pression de pêche est moindre que dans un autre où l'on se marche sur les pieds.


Nous avions aussi deux jours sur la Petite-Cascapedia, Jo y a perdu un saumon de belle taille dans les premiers instants du combat à la Fosse Edgar Cyr lors de la première journée. Pour ce qui est de moi, j'y ai gracié un saumon d'entre huit et dix livres à la fosse Big Eddy lors de notre deuxième visite. Encore là, le mot d'ordre était profitons de la vie.

Bien relaxe dans le gazebo, baguette de pain, pâté de foie gras, fromages et salade de légumineuses accompagnés d'une Fiole du Pape cadeau d'un confrère saumonier, l'atmosphère n'était pas à la pêche mais plutôt à la fête.






Big Eddy est vraiment spectaculaire avec son vieux camp de bois rond sur la droite qui donne à l'endroit une allure du siècle dernier et surtout la montagne abrupte qui nous fait face et vient jeter l'ombre sur la fosse très tôt en après-midi. Le courant arrive sur la droite et vient se jetter dans la fosse avec vigueur mais pour presque mourir aussitôt dans un petit lac qui s'est formé en face du chemin et finalement frapper sur le cap de roche sur la gauche pour reprendre de la vigueur après avoir formé une petite courbe. Point n'est besoin de passer des heures à cet endroit pour assister au spectacle de saumons à la taille souvent impressionnante qui nous démontrent comment ils ont gagné leur titre de salmo salar.

J'adore la Petite-Cascapedia, l'endroit n'est pas encore pollué par des dizaines de kayaks à l'heure et on y retrouve une paix quasi monastique. Nous en avons profité pour la marcher sur une bonne distance et tôt en saison, c'est à n'en pas douter une rivière qui peut s'avérer des plus redoutables avec ses méandres et ses "jams" de bois plus qu'impressionnantes.

Lors de notre passage, selon certains employés qui travaillaient sur la construction des chalets, on était à compléter un développement de 27 chalets de ski à Pin-Rouge et restera à voir dans quel sens cela évoluera, on semble vouloir y promouvoir des activités quatre-saisons et il arrive à l'occasion que certaines d'entre-elles soient conflictuelles, on n'a qu'à penser à ce qui se vit sur la Bonaventure durant les grosses semaines touristiques d'été.

Nous avons aussi passé quelques jours sur la rivière Matane après notre départ de Bonaventure, nous avons séjourné à l'Hôtel Métropole, opéré par notre ami Louis Bazin et sa compagne Jane, moi qui voulais perdre quelques livres, j'ai dû remettre ma résolution à plus tard ne pouvant résister aux desserts aussi bons que variés.

Nous y avons pêché trois jours et j'y ai gracié un castillon à la Fosse Boucanerie, un des rares sinon le seul enregistré à cette fosses durant l'été selon Louis. J'ai connu un moment d'enfer à la Boucanerie lorsque qu'en fin de bataille et venant pour prendre le poisson par la queue, celui-ci profita d'un avançon un peu long pour donner un coup de queue inattendu et se faufiler entre mes jambes ce que n'a pu faire ma canne favorite, j'entendis alors un petit crack significatif d'un bris de graphite mais j'ai tout de même réussi par la suite à libérer le délinquant de l'emprise de l'hameçon et le gracier en guise de remerciements. Le matériel à la vie courte mais les souvenirs eux sont éternels.


En fin de voyage, nous avons pêché une demi-journée sur la Matapédia, histoire d'aller rencontrer des gens de la communauté Québec-Pêche qui y passaient la fin de semaine suite à une sortie saumon organisée par notre ami et saumonier d'expérience Pierre Manseau. Je me dois de lever mon chapeau devant la très belle organisation de cette fin de semaine où de nouveaux venus à la pêche du saumon étaient accompagnés et conseillés par des mentors et guides qui durant ces deux journées, ont partagé avec les néophytes leurs connaissances de la rivière et de la pèche à salmo salar.



Ces moments magiques ont été captés sur pellicule par Sport Action Vidéo Inc. et devraient être diffusés dès cet automne à RDS dans le cadre d'une série d'émissions sur la pêche au saumon atlantique. Bravo encore et merci à tous ceux et celles (personnes comme organismes) qui ont rendu cette activité possible. Les couleurs d'automne de la vallée de la Matapédia devraient illuminer le petit écran très bientôt.




La grande nouveauté pour nous cette année était de décontaminer tout notre matériel de pêche avant et après chaque rivière suite à la découverte de didymo dans les rivières gaspésiennes.

Nous avons respecté méticuleusement tous les conseils publicisés mais malheureusement, encore trop d'utilisateurs de rivières ne se soucient peu ou guère ou encore ne sont tout simplement pas au courant de la menace de cette diatomée. Si tel est votre cas, je vous invite à ne pas pas prendre cette menace à la légère et vous enquérir dès aujourd'hui des manières de contrôler la propagation de cette algue et d'autres espèces envahissantes qui pourraient venir anéantir la qualité de pêche que l'on retrouve dans nos cours d'eau. On n'a qu'à voir ce qui se produit en Nouvelle-Zélande pour comprendre qu'il ne s'agit pas de contes inventés mais d'un mal qui coûte des millions de dollars annuellement en plus de rendre quasi impossible dans certains cas la pratique de la pêche sportive. Je vous invite à consulter les hyperliens traitant de ce sujet sur ce blogue.

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