jeudi 14 décembre 2006

Algues Didymo

Suite à la découverte à l'été 2006 de l'algue didymosphenia geminata dans les Rivières Matapédia et Restigouche, les biologistes du Ministère de l'Environnement, Développement durable et Parc de la province de Québec ont procédé à des analyses plus poussées dans onze rivières de la péninsule gaspésienne afin de déterminer si le phénomène était présent dans tous ces cours d'eau.

Par voie de communiqué, le ministère nous apprenait le 14-12-07 que la diatomée avait aussi élu domicile dans les rivières Nouvelle, Petite et Grande Cascapédia, Bonaventure ainsi que dans la rivière Causapscal, tributaire de la Matapédia (toutes des rivières à saumon atlantique).

Un plan d'action gouvernemental visant à contrôler l'algue dans d'autres cours d'eau sera mis de l'avant dès le début de l'an 2007.

À ce jour, selon les informations recueillies par le ministère auprès de diverses agences gouvernementales européennes (françaises, islandaises, écossaises, finlandaises et norvégiennes) les intervenants concernés ont mentionné qu’aucun effet sur le saumon atlantique, tant au stade adulte que juvénile, n’a été démontré ni même suspecté. Il semble que contrairement à la Nouvelle-Zélande, les pays de l'hémisphère nord soient moins sensibles à des " blooms " tels que ceux connus par la N.Z. où la pêche sportive compte pour beaucoup dans l'économie de ce paradis de pêche.

Une rencontre prochaine avec les gestionnaires de rivières à saumon et les conseils de bassins versants aura lieu afin de convenir d'actions conjointes à mettre en place dès le printemps 2007.
Une stratégie commune sera élaborée afin que tous les utilisateurs des rivières autant pêcheurs, canotiers et autres prennent les mesures appropriées afin d'éviter de répandre didymo à d'autres cours d'eau.

De leur côté, la Fédération Québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) et l'Atlantic Salmon Federation (ASF) y allaient eux aussi d'un communiqué commun où une stratégie à quatre niveaux était privilégiée :

1.La mise en place de protocoles de « désinfection » des équipements de pêche et des embarcations afin d'éviter la propagation par les pêcheurs et des autres utilisateurs des cours d'eau, que ce soit au Québec, ou vers l'extérieur du Québec

2.Établissement d'une campagne de sensibilisation auprès de tous les groupes de citoyens susceptibles de fréquenter les cours d'eau du Québec.

3.Attacher une importance particulière à la protection des régions naturellement isolées comme les rivières de l'île d'Anticosti et les rivières du Nord du Québec où un contrôle plus efficace peut être exercé compte tenu des restrictions d'accès à ces régions.

4.Poursuite des investigations scientifiques sur cette espèce et les autres pouvant représenter une menace d'invasion potentielle.

Selon le président de la FQSA, M. Yvon Côté, grâce à sa gestion déléguée des rivières,le Québec présente une situation où il pourrait être plus simple qu'ailleurs d'obtenir la collaboration des pêcheurs sportifs dans le contrôle de didymo et d'autres espèces envahissantes.

L'entière collaboration de la FQSA était offerte à toutes les instances concernées.

On voit donc que la prise de conscience de la présence de didymo en territoire québécois vient sonner l'alarme et faire réaliser que nos écosystèmes sont en mutation avec des conséquences souvent désastreuses pour les économies locales. La région de la Gaspésie après la crise des pêches, des forêts, des mines ne peut se permettre de perdre les dollars que les saumoniers y apportent chaque été.

Une visite sur le site de Biosecurity Nouvelle-Zélande nous montre à quel point cette diatomée a pu s'y développer et nuire aux activités de la pêche sportive. L'algue peut couvrir jusqu'à 90% de la largeur d'une rivière. À l'aide de la lumière et des rayons UV, les cellules mûrissent et finissent par avoir une apparence de papier hygiénique. Le courant détache ensuite des cellules qui dévalent la rivière et colonisent plus bas.

Aucun commentaire: